André Beldent (né le 16 juin 1951), arrive à Baugé (Maine-et-Loire) en 1961. Dès cette époque, il se passionne pour le rock'n'roll qui commence à déferler sur la France toute entière via les premiers disques de Johnny Hallyday, les Chaussettes Noires et les Chats Sauvages. « C'est un choix que j'ai fait très, très tôt » [1]. A la charnière des années 1962-63, il fait la découverte des Beatles, un véritable choc pour lui. C'est à ce moment qu'il prend ses premiers cours de guitare. « J'ai commencé à jouer de la guitare à l'époque des Beatles, j'écoutais donc les guitaristes des Beatles. Mais après, c'était plutôt les guitaristes de chez John Mayall qui m'ont influencé, il y a eu bien sûr Clapton, Mick Taylor, etc, et puis tous les bluesmen […] » [2]. Il fait ses débuts de musicien dans un orchestre de bal nommé Los Crescendos, au sein duquel il assure les fonctions de bassiste. En 1966, André intègre l'Ecole Normale de Garçons du Mans, où il gagne rapidement le surnom de Macson. Armé de sa première guitare électrique, une Kent demi-caisse achetée au Mans en 1967, il monte avec d'autres normaliens un groupe dont le nom évoque, non sans une touchante naïveté, les mythes et légendes du blues américain dont le son et l'esprit le passionnent depuis déjà quelques années. « Alors au départ, le groupe s'appelait le New Rainbow. Pourquoi, parce que nous étions tous issus de l'Ecole Normale du Mans, on cherchait un nom qui sonne, qui sonne blues. Et New Rainbow, ça sonnait blues, comme Mayall, les Bluesbreakers, comme tous les groupes de blues de l'époque. » [3].
Heaven Road, Changé, avril 1970 (André Beldent à l'harmonica)
Au début de l'année 1969, un autre normalien fait son entrée dans le groupe, cette fois au poste de batteur. Christian Savigny (né le 17 janvier 1952), surnommé Kick's, est lui aussi un véritable fou de musique, qui se révèlera être un autre personnage-clé de notre histoire. « Depuis tout petit, c'est-à-dire vers l'âge de trois-quatre ans, j'étais scotché en permanence au poste de radio, tournant le gros bouton du zapping (trois radios en France, mais on captait le monde entier en grandes ondes). J'ai aussi pris des cours de musique de 7 à 10 ans car je voulais être pianiste. Mes parents n'ayant pas les moyens, j'ai fait mandoline… Mes parents allaient beaucoup dans les bals. Je restais en admiration devant l'orchestre, passant toute la soirée à épier tous les plans des musiciens, passant derrière la scène pour mieux voir jouer le batteur et l'organiste-pianiste. J'ai donc une mémoire auditive très développée : si je ne connais pas toujours les titres, j'ai toujours gardé les mélodies en tête, y compris des airs de bal musette, des mambos et autres cha-chas des années 50 et toutes les chansons de variété depuis 55-56. Puis il y a eu Salut Les Copains, Johnny pour la révolte pré-ado, et les Beatles pour la révélation suprême ! Certains se souviennent de ce qu'ils faisaient quand ils ont appris la mort de Kennedy, moi je me souviens parfaitement de ce que je faisais et où j'étais quand j'ai entendu « She Loves You » pour la première fois, à l'été 63. Ma première radio n'existait que pour mes copains et moi, faite avec deux Teppaz, en 64-65. C'est là que j'ai commencé à faire des listes de chansons et d'artistes, mon hit-parade, mon journal de d'jeuns avec plein de couleurs et d'effets psyché. Je suis arrivé sur Le Mans en 67, j'ai découvert d'un coup le blues, la soul, les classiques du rock, le cinéma… Début 68, j'ai pris quelques cours de batterie et j'ai décidé de rejoindre le groupe de l'Ecole Normale fin 68. J'ai commencé en février 69 en tant que batteur, mais j'avais toujours l'illusion de pouvoir tenir les claviers un jour. » [6]
Heaven Road, Changé, avril 1970
Le noyau dur du groupe vient de se constituer. Les vocaux sont assurés par Michel Gaignard et les claviers tenus par Christophe Plettner, dont le père est proviseur du lycée de Château-du-Loir. Mais la formation ne se compose pas uniquement de musiciens : on trouve également au sein du New Rainbow deux normaliens qui assurent des fonctions de techniciens. Ce rôle d'hommes « de l'ombre » pourrait apparaître ingrat, mais Guy 'Guss' Bernardeau et Yves Tribaleau ont leur place à part entière dans le groupe, et leur collaboration s'avèrera toujours précieuse pour son développement. « J'ai commencé en 68. D'abord je suivais mes copains qui allaient jouer de la trompette, je faisais les éclairages. Puis j'ai fait de la sonorisation, sur une Binson six-voies. Tribaleau est arrivé au son, et moi je me suis occupé de l'éclairage, avec des portes d'armoire bricolées. » [7].
Guy Bernardeau, circa 1970
« J'ai travaillé avec Heaven Road de la fin de l'année 1968 à septembre 1973. J'étais normalien. Je suis entré à l'Ecole Normale à la promo 1965. J'étais en fait à l'E.N. des filles, en philo, où il n'y avait qu'une minorité de garçons. J'ai d'abord été roadie, puis sonorisateur. Après, je me suis occupé du management, d'abord en même temps que de la sonorisation, puis ensuite je me suis consacré uniquement au management. J'ai connu la toute fin du New Rainbow. » [8]
Yves Tribaleau, au volant du J7 du groupe, août 1972
Effectivement, au bout de quelque temps, sur une idée de Macson, The New Rainbow se débaptise : « Après, on s'est appelé Heaven Road, on a changé de nom, peut-être que c'était plus facile à prononcer, je ne sais pas, je n'ai pas un souvenir exact de cette période. » [9]. Le groupe se produit maintenant de façon beaucoup plus régulière et intègre le circuit des bals, une scène aujourd'hui révolue, mais qui aura marqué plusieurs générations de musiciens. Pour bien comprendre son importance, il faut se replacer dans le contexte de l'époque. Il s'agit d'une situation que l'on transposera aisément à toutes les provinces de France. A cette époque, il n'existe pas de structures repérées et appropriées pour les groupes de rock. Le bal est l'un des rares circuits qui puisse permettre aux groupes de se produire sur scène devant un public. De nombreuses formations sarthoises trouvent alors le moyen de s'exprimer sur scène, même si le 'baluche' reste un format aux aspects contraignants. Jusqu'au milieu des années 1960, époque à laquelle le rock parvient à trouver sa place dans les sélections des orchestres de danse, les bals sont presqu'exclusivement réservés aux amateurs de valse-musette et de paso-dobles. Pourtant, de plus en plus de jeunes musiciens tentent de faire évoluer les choses. Les Sparks, qui comptent en leurs rangs des musiciens manceaux et lavallois, sont de ceux-là. « Par précaution, on avait conservé un gars qui jouait de l'accordéon-bandonéon, ce qui permettait de faire des bals. […] Les soirées étaient basées sur des « séries de trois » : trois rocks, trois slows, après on faisait trois tangos, trois cha-chas. C'était toujours par séries de trois. […] On a commencé à jouer entre autres à Robinson, qui était au départ un endroit dans lequel on ne jouait que du musette. On a été le premier groupe à intégrer un maximum de musiques rock au cours des bals. » [10]
Les Sparks, 1964
Autrefois sis rue de l'Epau, aujourd'hui disparu sous les assauts des promoteurs immobiliers, le Robinson était un dancing réputé dont l'importance absolument incontestable dans le développement de la scène rock locale se mesure également à son empreinte dans le souvenir de la jeunesse de l'époque. Guy Gardon, collectionneur de disques et auteur de remarquables articles sur les groupes-pionniers de la scène rock mancelle des années 1960 à 1968, a fait du Robinson cette description émouvante : « Démunis de voitures ou de tout autre moyen de locomotion, la municipalité bienveillante mettait alors à la disposition des jeunes danseurs un service de bus gratuits avec deux départs et deux retours. Pris Place de la République, les cars nous transportaient jusqu'à l'entrée de la route de Paris, empruntaient un petit chemin de terre sur la droite, enjambaient un passage à niveau avant de nous déposer à la porte de ce lieu mythique où, lorsque les lumières se tamisaient, pour les slows, des rampes de néons ultra-violets transformaient nos chemises blanches et les cols des chemisiers des filles en autant de tâches phosphorescentes. » [11]. Le Robinson était tenu par deux vieilles sœurs jumelles, Lucienne et Marguerite Meunier, qui avaient pris conscience d'une demande du public jeune pour une programmation plus moderne que celle des bals traditionnels. Aussi, le Robinson constituera un lieu de prédilection pour beaucoup de groupes manceaux, dont Heaven Road, qui en deviendra un résident assidu. Les matinées du dimanche au Robinson se terminent très régulièrement par des bagarres pour le moins épiques. Lors d'une fermeture du Robinson, Heaven Road est attaqué par une bande de blousons noirs du côté de la route d'Angers. Les musiciens se font proprement démolir le portrait, tandis que le matériel est réduit en miettes. Puis, les loubards s'aperçoivent qu'il y a méprise, qu'ils se sont trompés de groupe en quelque sorte ! « Et puis après, ça s'est arrangé, on est devenus copains avec eux, et c'est vrai qu'après, les mecs, fallait plus nous toucher ! » [12] « Cet après midi-là, j'étais venu avec une copine, que j'avais ramenée ensuite. Et le temps que je fasse l'aller-retour, quand je suis revenu, tout le matos était cassé. Ça avait même été jusqu'à une confrontation au commissariat, où on nous avait demandé de reconnaître les types… Mais on a été grands seigneurs, on n'a rien dit. Bon, les gars avaient fait leurs excuses, et après, ils nous servaient de gardes du corps ! » [13]. Outre le Robinson, Heaven Road écumera souvent le Clair de Lune (sis avenue Félix Geneslay au Mans), tenu par l'accordéoniste et chef d'orchestre Michel Bénito. Une autre salle de bal, à Changé, accueillera régulièrement Heaven Road, dont il existe d'ailleurs quelques clichés pris sur cette scène, en avril 1970.
Heaven Road, Changé, avril 1970
Même si elle ne connaît pas l'effervescence de villes plus importantes comme Nantes, la ville du Mans a vu fleurir sur son territoire un certain nombre de formations rock depuis le milieu des années 60. Les pionniers en matière de musique de rythme au Mans ont pour nom les Sphynx, les Silhouettes ou les Sparks. Ces derniers sont de véritables vedettes sur toute la région des Pays de Loire. A la suite d'une scission intervenue en 1965, ils se muent en deux formations distinctes, les Shouters d'un côté et les « nouveaux » Sparks de l'autre. Dirigée par les frères Ravenel, cette deuxième mouture se spécialisera dans un rythm & blues de bon aloi, connaissant même son heure de gloire en 1968 lors d'un passage à la télévision dans « Bouton Rouge », émission-culte et pionnière des programmes musicaux rock en France. Les Shouters deviendront eux une référence incontournable sur la scène des bals dans tout l'Ouest de la France. « [Les Shouters] représentaient le summum de la qualité musicale dans la région. [14] […] C'était le gros groupe de la Sarthe. C'était de bons musiciens. Ils ont généré un courant, en plus c'était de la musique de bonne qualité, c'était rythm & blues, et à l'époque, c'était ce qui se faisait de mieux en matière de musique anglo-saxonne. A la suite des Shouters, il y a eu plusieurs groupes qui se sont formés, il y a eu le Ramsey Set, qui jouait du blues tendance Mayall, puis Heaven Road. » [15]
Les Shouters, 1970
Le Ramsey Set, en concert au Robinson, circa 1970
Entre-temps, d'autres formations auront fait les beaux jours du « Mans qui swingue », parmi lesquels les Redskins (dont le chanteur Albert Dubignon sera présentateur de l'émission « Tempos », sur la chaîne régionale FR3 Pays de Loire), les Blackers (qui comptent en leurs rangs le batteur René Guérin, que l'on retrouvera à partir de 1971 au sein de Martin Circus), ou encore les Shakin' All Stars, une formation mi-mancelle, mi-tourangelle qui connaîtra son heure de gloire entre 1966 et la fin de l'année 1967, à sa séparation.
Les Spirit's, circa 1968 (Michel Chevrier, 5ème à partir de la gauche)
Quelque temps plus tard, le chanteur Michel Gaignard laisse sa place au micro à un autre normalien, Jean-Louis Briand. Surnommé « Miror » depuis ses années de collège à Saint-Calais (Sarthe), Jean-Louis Briand est entré en seconde à l'Ecole Normale en 1965, à l'âge de 16 ans. Après s'être d'abord destiné à une carrière de professeur d'éducation physique et sportive, il se découvre une vraie passion pour le métier d'instituteur, qu'il exerce dès sa sortie de l'E.N. en 1970. Mais l'autre grande passion de Miror, c'est la musique, à laquelle il est amené à s'intéresser progressivement par le biais de divers facteurs, l'accès à la maturité au sortir de l'adolescence, l'influence de certains amis, les discussion à propos de l'actualité musicale, la lecture de magazines spécialisés, les sorties, mais également et surtout le contexte sociopolitique de cette époque : « Mai 68, même sans le Quartier Latin, c'était quelque chose pour un étudiant de 18-19 ans, d'origine ouvrière de surcroit ! » [17] C'est à cette époque que Miror prend conscience de l'importance d'artistes tels que Bob Dylan, Joan Baez, Donovan ou Leonard Cohen et se plonge dans l'étude de leurs textes et musiques. « Puis je me suis souvenu que je savais chanter, mais pour chanter Dylan il fallait jouer de la guitare ; j'ai donc commencé à gratouiller un peu de folk (un peu de picking, Steve Waring, Graeme Alwright), un peu de blues aussi (John Lee Hooker, Lightnin' Hopkins, John Mayall). » [18] Malgré son intégration tardive au groupe, la rencontre de Miror avec Macson se situe bien avant la formation du New Rainbow. En effet, dès 1966-67, les deux compères, respectivement en terminale et en seconde, avaient pris l'habitude de se retrouver régulièrement lors de l'interclasse de midi dans les chambres de l'internat des garçons pour taper des « bœufs » à la guitare sèche, harmonica et voix. « Je ne crois pas que le groupe était vraiment formé à ce moment-là, mais on n'était sans doute pas loin de The New Rainbow et je n'en étais pas encore. » [19]
Jean-Louis Briand, 1971
Si l'on regarde rétrospectivement le répertoire abordé en bal par Heaven Road à cette époque, on se trouve en fait face à un fabuleux juke-box, offrant le meilleur de la musique rock des années 1967-69. Démarrant sur de bons vieux rock'n'roll de la décennie précédente, « Good Golly Miss Molly » (Little Richard), « Around And Around », « Bye Bye Johnny » (Chuck Berry), la sélection mettait ensuite à l'honneur les grandes figures du mouvement du "british blues-boom", John Mayall en tête, avec « You Don't Love Me », « Walking On Sunset », « So Many Roads », « Tears In My Eye », « The Stumble », « The Same Way », « The Death Of J.B. Lenoir », « Blues City Shakedown », « California » et « Dust My Blues ». Au rayon des standards du blues à l'anglaise, on retrouvait également « The Sun Is Shining » et « Black Magic Woman » de Fleetwood Mac période Peter Green. Heaven Road s'intéressait également à un versant plus heavy du blues-boom, comme l'illustrent les reprises de « Can You See Me », « Fire » (Jimi Hendrix Experience), « Sunshine Of Your Love », « Crossroads », « I'm So Glad » (Cream), « Dual Carriageway Pain » (Taste), « The Lemon Song », « I Can't Quit You Babe » (Led Zeppelin), « Clown » (The Flock), « I Can't Keep From Cryin' Sometimes », « Stoned Woman », « Rock Your Mama » (Ten Years After), « Better By You, Better By Me », « Evil Woman » (Spooky Tooth). Le groupe faisait également un détour par quelques standards de la soul-music américaine (« Try A Little Tenderness », « In The Midnight Hour »), du blues (« Statesboro Blues », « I Put A Spell On You », « Summertime ») ou de la pop anglaise (« Day Tripper » des Beatles, « Child Of The Moon » des Rolling Stones).
Michel Chevrier, Changé, avril 1970
A ces deux influences majeures s'ajoute celle de formations peut-être moins populaires, et qui touchent davantage à l'avant-garde, comme King Crimson ou Soft Machine (que le groupe verra d'ailleurs en concert au Théâtre Municipal du Mans le 12 mars 1970). Miror précise aujourd'hui : « Bon, Soft Machine, c'était une influence, mais on n'allait pas s'aventurer sur leur terrain, au niveau basse, batterie, claviers. » [22]. Néanmoins, Heaven Road n'hésite pas à proposer lors des bals qu'il anime, une reprise du très aventureux « Hibou, Anemone And Bear », extrait du second album de la machine molle. De même, le groupe inscrira à son répertoire quelques reprises du King Crimson des tout débuts, comme « Moonchild » ou « 21st Century Schizoid Man ». Pink Floyd constitue une autre influence marquante, tant pour le son que pour la démarche. A cette époque, le Floyd est encore un groupe underground qui marquera beaucoup les Français par sa capacité à élaborer de grands concepts et à défricher de façon acharnée, produisant une musique extrêmement innovatrice mais qui sait pourtant rester accessible. Alors que l'influence du Floyd devient perceptible dans ses compositions, Heaven Road propose dès cette époque une fantastique version de « Astronomy Domine », l'un des morceaux caractéristiques du Floyd première manière. « Ces reprises étaient l'occasion pour tous de travailler et donc de progresser, elles étaient généralement appréciées par un public connaisseur qui aimait bien nos interprétations à la fois fidèles et créatives. » [23]
Les Field Flowers, circa 1966-67, répétition au cinéma Le Royal (Alec Richard aux claviers)
« Dans les bals de Heaven Road, il y avait toujours une partie concert, dans laquelle ils jouaient leurs compositions. Je me souviens avoir remarqué à un moment que cette partie connaissait un succès grandissant, j'étais étonné de voir autant de personnes aux concerts. Je crois que c'est moi qui ai eu l'idée de passer totalement au format concert. » [26] Cet abandon délibéré de la formule bal représente une évolution d'une importance capitale dans le parcours de Heaven Road. Cette évolution coïncide d'ailleurs avec une certaine prise de conscience des organisateurs locaux qui comprennent à cette époque que le circuit des bals est tout-à-fait inadapté pour les nouveaux groupes de rock, qui ne peuvent plus se satisfaire d'un cadre à ce point restrictif. En effet, si le rock avait encore sa place dans les baluches quelques années plus tôt en tant que musique de danse, un tel compromis n'est raisonnablement plus possible en 1970, à l'heure d'une nouvelle cérébralité du rock, qui devient par conséquent bien moins une musique à faire danser qu'à ouvrir les esprits. D'où une impérieuse nécessité de créer un réseau spécifique, propre à cette nouvelle scène. Dans cette optique, un premier concert est organisé à la Salle des Concerts du Mans. Une demi-douzaine de groupes locaux, parmi lesquels Heaven Road, le Ramsey Set, Synthèse ou les Wind-Screen-Wipers, se produisent le 16 décembre 1970, devant une salle comble. Ainsi, en termes de participation du public, l'expérience est concluante. L'accueil réservé aux groupes est des plus enthousiastes, mais aucun débordement ni incident ne viennent entacher le bon déroulement de la soirée. C'est en soi une petite victoire pour les organisateurs car de précédentes tentatives, quelques années auparavant, avaient connu ce type de revers et avaient contraint leurs initiateurs à abandonner l'expérience. La Salle des Concerts du Mans, petit théâtre à l'italienne sis rue de la Comédie, était jusque-là davantage fréquentée par les mélomanes amateurs d'opérette ou de musique classique, accueillant également un grand nombre de conférences et réunions publiques. Du fait de ses configurations techniques appréciables, et par ses tarifs de location somme tout assez modiques, elle va devenir un lieu repéré et identifié pour les groupes et organisateurs locaux. Cette salle aura même une certaine importance symbolique pour Heaven Road, qui en fera l'une de ses scènes de prédilection, prenant l'habitude dès cette époque d'y donner chaque année un concert de rentrée afin de présenter au public manceau son nouveau spectacle.
[1] André Beldent, interview 10/04/04
[2] André Beldent, interview 15/05/99, émission « Progfest » (Radio Alpa)
[3] Id.
[4] Christian Savigny, interview 12/04
[5] Richard Fontaine, interview 23/03/04
[6] Christian Savigny, mail 26/03/04
[7] Guy Bernardeau, interview 10/04/04
[8] Yves Tribaleau, interview 24/03/04
[9] André Beldent, interview fanzine « Exit » 02/99
[10] Jean-Pierre Leguay, interview 08/02
[11] In Le Club des Années 60, n°34 (janvier 2003), page 31
[12] André Beldent, interview fanzine « Exit » 02/99
[13] Jean-Louis Briand, interview 24/03/04
[14] André Beldent, interview 15/05/99, émission « Progfest » (Radio Alpa)
[15] André Beldent, interview fanzine « Exit » 02/99
[16] Guy Bernardeau, interview 10/04/04
[17] Jean-Louis Briand, mail 05/01/05
[18] Id.
[19] Id.
[20] Jean-Louis Briand, mail 05/01/05
[21] André Beldent, interview 10/04/04
[22] Jean-Louis Briand, interview 24/03/04
[23] Jean-Louis Briand, mail 05/01/05
[24] André Beldent, interview 10/04/04
[25] Id.
[26] Yves Tribaleau, interview 05/04
3 commentaires:
Je voudrais passer un grand salut à Macson, Sam & Kick's (j'étais à l'EN dans la même classe qu'eux!Macson était même parfois invité à déjeuner chez ma grand-mére à 2 pas de l'EN!)de la part de ... "BERU". Cela me ferait hyper-plaisir de les revoir & d'avoir sur un CD la musique que l'on entend sur ce blog et que j'écoute en corrigeant des copies, étant prof & ayant fait la fac aprés l'EN. J'ai vu John MAYALL sur scéne il y a qqs.jours et c'était la 2éme fois en 40 ans (putain, déjà!)que j'entendais "Pretty Woman" du-dit Mayall en live, la premiére étant votre version lors du bal à l'EN des filles en Octobre/Novembre '68!Je me souviens même encore de la fille que j'avais emballé ce soir-là!
Lots of love from BERU.
Formidable...
Quelle vertu ce blog...
BERU retrouve ses Amis...
Et moi, je découvre Jethro Tull, que je ne connaissais pas -pardon-
Merci de m'avoir aidé a remédier a cette lacune terrible...
Quelle précision :
les dates, les salles, les "vécus" des Artistes...
Un travail de joaillier...
Ciel, mais il faut faire connaître ce blog...
...Il faut réaliser l'ouvrage documentaire...
Il y a de la matière...
Chapeau L'Artiste, les Artistes
MERCI...
... Alors là, les mecs ...I tip my hat !!!
En plus, contact récent avec Kicks !!!
The cherry on the cake !!!
çà fait chaud !!!
Ballu, from Tahaa (french Polynesia)
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