Thierry Panetier et Patrick Gleyzes, 2011
C'est dans un restaurant du Mans, il y a quelques semaines, que j'ai eu le plaisir de retrouver Thierry Panetier et Patrick Gleyzes, deux acteurs essentiels de notre aventure. Les musiciens manceaux connaissent bien Patrick Gleyzes, en tant que musicien, mais également pour son rôle important dans le développement des musiques actuelles, entre autres au sein de la structure Abrazik, dans laquelle tant de talents ont éclos.
J'avais déjà rencontré Thierry et Patrick séparément il y a quelques années, après des recherches liées à l'association Peoria, qui a joué un rôle important dans l'histoire du groupe Satan (cf : 1973 : de Heaven Road à Satan). A cette époque, Patrick Gleyzes avait eu la gentillesse de me confier les archives de l'association, lesquelles allaient se révéler extrêmement précieuses dans le cadre de mes recherches. En effet, celles-ci comprenaient un grand nombre de documents parfaitement conservés ayant trait à l'activité de l'association de sa constitution entre novembre 1973 et la rentrée 1974. C'est sur cette période courte mais intense en effet que Peoria avait offert au public manceau de grands moments musicaux en organisant des concerts gravés dans les mémoires, avec des formations mythiques telles que Gong, Zao ou Nucleus. Mais en parallèle, Patrick et Thierry avaient également joué un rôle déterminant dans le parcours de Satan en organisant pour eux une tournée au printemps 1974, dont le coup d'envoi était le fameux concert en ouverture de Caravan au Théâtre Municipal du Mans.
Les archives de Peoria offraient donc une documentation riche et complète sur cette partie du parcours du groupe. Y étaient conservés de nombreuses photos et documents de communication (affiches, dossiers de presse), mais également des contrats, courriers ainsi qu'un journal de bord reprenant la totalité des démarches entreprises avec les programmateurs et organisateurs qui constituaient les interlocuteurs de l'association. Enfin, des documents de comptabilité complétaient le dossier, des comptes liés aux concerts jusqu'aux factures d'essence, permettant de retracer avec une redoutable précision l'itinéraire exact du groupe sur la route !
Ces archives constituaient donc un matériau précieux et providentiel, qui permettaient de s'appuyer sur des bases concrètes pour mieux comprendre cette période riche et déterminante dans l'histoire de Satan, que vous serez invités à retrouver dans le prochain épisode, bientôt disponible sur ce blog, et consacré dans le détail à l'année 1974.
Mais revenons à Thierry et Patrick. Amis depuis l'école, ils ont vécu ensemble leurs premiers émois musicaux, d'abord rock, puis jazz, au début des années 70. Tandis qu'ils faisaient leurs premières armes sur scène au sein du groupe Thébaïde (dans lequel on retrouve notamment Paul Maucourt, futur membre fondateur du Grand Orchestre du Splendid), ils s'intéressaient à la scène rock mancelle. Et c'est dans ce contexte qu'intervient Heaven Road, que Patrick découvrit à l'occasion d'une boum de fin d'année à l'Ecole Normale, animée par le groupe. Patrick : "J'habitais à l'époque rue Julien Bodereau, donc tout à côté de l'E.N. à la Croix de Pierre, et c'était quelque chose d'assez incroyable que de découvrir Heaven Road comme ça, juste à côté de chez moi". Thierry : "C'était un groupe que l'on trouvait intéressant, parce que c'étaient de bons musiciens, plutôt charismatiques, qui jouaient la musique que nous aimions, et qui la jouaient plutôt bien". Et les deux amis de se remémorer la fameuse version de "Astronomy Domine"... "C'étaient des types sympas, que nous aimions bien, alors on a voulu les aider. Avec nos petits moyens, mais avec une vraie envie et même un certain culot, peut-être même de l'inconscience !"
Thierry Panetier et Patrick Gleyzes, circa 1977-78
Et c'est donc quelque trente-huit ans plus tard, autour de la restitution de ces archives à leurs propriétaires, que les souvenirs de cette époque resurgissent, au gré de savoureuses anecdotes ("Ah les virées à Orléans dans la 2 CV d'Alec !", "Oh le van de Gong et le contrôle policier sur la route !"), et de témoignages passionnants qui éclairent sur l'engagement quasi-militant de Patrick et Thierry dans la musique, avec une ferveur et une sincérité qui force l'admiration et le respect.
En attendant de retrouver Peoria dans le prochain épisode des aventures de Satan, votre serviteur souhaite adresse un grand merci à Thierry et Patrick pour leur soutien et leur gentillesse !